Comment se déroule un inventaire de terrain ?

Comment se déroule un inventaire de terrain ?

Comment se déroule un inventaire de terrain ?

Avant de protéger le vivant, il faut le connaître. C’est la mission des inventaires de terrain, outils de base des sciences naturalistes. Derrière ce terme, se cache un travail de terrain minutieux, mélangeant rigueur scientifique, patience et observation. Voici les étapes clés d’un inventaire naturaliste, de la préparation à l’analyse.

1. Préparation : cadrer l’objectif

Pour bien réaliser l’inventaire la première étape est de s’appuyer sur plusieurs points. Il est important d'avoir un objectif clair (savoir la localisation d'une espèce précise, avoir une richesse spécifique...). Avant de débuter l'étude, il faut définir un périmètre précis, c'est-à-dire de savoir si le relevé se fera à l'échelle d'une commune, d'un département ou d'une forêt... Il est également important de savoir si l'étude se fait avec des contraintes temporelles (floraison, période de reproduction...).

Cette étape comprend aussi une recherche bibliographique. Il faut voir quelles sont les informations connues sur ce site et ce que disent les inventaires antérieurs ou les bases de données (INPN, SINP…) ?

2. Choix des protocoles et espèces ciblées

En fonction de l’objectif et du contexte, il faut choisir entre deux approches. Une approche par des protocoles standardisés (Ex : points d’écoute oiseaux, quadrats botaniques...) et une par des approches opportunistes si l’objectif est plus généraliste ou exploratoire. Il est important de savoir que les méthodes de prospection varient en fonction des groupes cible (plantes, oiseaux, reptiles…).

3. Sur le terrain : observer, noter, géolocaliser

Le cœur du métier de naturaliste se joue sur le terrain. Il faut dans un premier temps faire une observation directe (avec des jumelles, loupe, appareil photo...) ou une observation indirecte (traces, cris, terriers...). Les observations seront ensuite consignées lors de la saisie des données. Les données seront géolocalisées précisément par GPS ou avec des cartes SIG.

Chaque observation est associée à :

  • un nom d’espèce,
  • une date et une heure,
  • un observateur,
  • une coordonnées précise,
  • un habitat ou un contexte écologique.

4. Tri, vérification et identification

Après la phase de terrain, les données sont relues et nettoyées, pour éviter les doublons ou données aberrantes. Dans le cas de l'observation d'espèces difficiles à identifier (certains insectes, mousses...), il est possible de demander l'avis à des experts. Certaines informations ne peuvent être connues visuellement et donc il faut les analyser génétiquement ou par dissection. Les photos, enregistrements sonores ou échantillons sont archivés et servent à consolider l’observation.

5. Analyse et valorisation des données

Validées, les données sont stockées dans des bases de données et cartographiées avec des logiciels SIG. Elles seront utilisées comme étant des indicateurs de richesse, rareté, menaces ou pour avoir les dynamiques temporelles. Les données vont servir à alimenter des études d’impact, des plans de gestion, des atlas de biodiversité ou encore des outils de sensibilisation.

Conclusion

L’inventaire naturaliste est une démarche pluridisciplinaire mélangeant savoir-faire scientifique et présence sur le terrain. Il sert de base commune sur laquelle se reposent toutes les politiques de conservation et de protection de l’environnement.